Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/457

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Mais pourquoi à l’église, si ce n’est afin qu’elle juge si l’action est bonne ou mauvaise ? Que s’il n’écoute l’église, c’est-à-dire s’il n’acquiesce à la sentence de l’église et s’il s’obstine à soutenir qu’il n’a point péché, quoi qu’elle dise à l’encontre, c’est-à-dire encore, s’il ne se repent point (car il est certain que personne ne se repent d’une chose laquelle il n’estime point un péché), il ne dit pas, dis-le aux apôtres (afin que nous sachions que l’arrêt définitif en la question de la bonté ou de la malice d’une action, est laissé à l’église plutôt qu’à eux), mais bien, qu’il te soit comme les païens et les publicains, c’est-à-dire, comme s’il était hors de l’église, comme s’il n’était point baptisé, c’est-à-dire derechef, comme celui duquel les fautes ne sont point pardonnées ; car tous les chrétiens étaient baptisés en rémission de leurs péchés. Or, d’autant que l’on pouvait demander, qui c’était qui avait une si grande puissance qu’est celle d’ôter aux pécheurs impénitents le bénéfice ou la grâce du baptême ; Christ fait voir que ceux-là mêmes à qui il avait donné le pouvoir de baptiser les repentants en rémission de leurs offenses et de transformer des gentils en chrétiens, avaient aussi la puissance de retenir les péchés de ceux que l’église jugerait impénitents, de les dépouiller des marques du christianisme, d’en effacer le sacré caractère et de les rendre comme des païens, puisqu’ils vivaient en infidèles. Voilà pourquoi il