Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/479

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c’est-à-dire un discours qui nie ou qui affirme quelque chose) que nous accordons être vraie. Mais d’autant que l’on concède des propositions pour diverses raisons, il arrive que ces concessions sont diversement nommées. En effet, nous concédons donc quelquefois des propositions que nous ne recevons pourtant pas dans notre croyance. Et cela, ou pour un temps, à savoir jusqu’à ce qu’en ayant considéré toutes les conséquences, nous en puissions examiner la vérité ; ce qui se nomme supposer ; ou simplement et absolument, comme il arrive par la crainte des lois, ce qui est professer et confesser par des signes extérieurs ; ou par une volontaire obéissance que l’on rend à quelqu’un, ce que les personnes civiles pratiquent envers ceux qu’elles respectent et même envers ceux à qui elles ne défèrent pas beaucoup, afin d’éviter le bruit et de ne pas cau­ser de la contestation, ce qui est proprement concéder quelque chose. Mais quant aux propositions que nous recevons pour vraies, nous les accordons toujours pour quelques raisons que nous en avons. Et nous puisons ces raisons, ou de la proposition même, ou de la personne qui l’avance. Nous les dérivons de la proposition même, en nous remettant en mémoire quelles choses signifient dans l’usage commun, et com­ment se prennent par le commun consentement, les noms dont la proposition est formée ; après quoi si nous l’accordons, c’est proprement savoir que de consentir