Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/494

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la croyance, n’était directement, ou en conséquence, point autre que celle-ci. Jésus est Le Christ.

XI. Mais, parce que personne ne peut croire que jésus est le Christ, qu’il ne croie aussi à Moïse et aux prophètes, sachant bien que par ce nom de Christ, on entend le roi qui avait été promis de Dieu par Moïse et par les prophètes, comme le souverain Maître et le Sauveur du monde ; et qu’on ne peut pas croire en ceux-ci, qu’on ne croie que Dieu existe et qu’il gouverne l’univers par sa providence ; il faut nécessairement que cette foi en Dieu, et au Vieux Testament, soit contenue en celle du Nouveau recueillie toute en ce seul article. Puis donc que sous le règne de Dieu par la nature, l’athéisme et la négation de la providence, étaient le seul crime de lèse-majesté divi­ne ; et que sous le règne de l’ancienne alliance, l’idolâtrie était une autre espèce de sem­bla­ble félonie ; maintenant, sous la nouvelle alliance, l’apostasie y est aussi ajou­tée, comme étant une renonciation à la croyance de ce point, que Jésus est le Christ, que l’on avait auparavant embrassée. A la vérité, il ne faut pas s’amuser à contredire aux autres doctrines qui ont été définies par une église légitime, car ce serait commettre un péché de désobéissance. Mais au reste, j’ai fait voir amplement dans les articles qui précèdent, qu’il n’est pas nécessaire qu’on les croie d’une foi intérieure, ni