Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/495

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qu’on les reçoive avec une persuasion entière et inébranlable.

XII. la foi et l’obéissance agissent d’une façon différente au salut du chrétien. Car celle-ci contribue la puissance et la capacité ; et l’autre donne l’acte et l’effet ; mais, et l’une et l’autre est dite justifier l’homme, chacune en sa manière. Aussi Christ ne remet pas les péchés à tous indifféremment, mais à ceux qui se repentent de leurs fautes ou qui lui obéissent, c’est-à-dire, aux gens de bien et aux justes (je ne dis pas aux personnes innocentes, mais aux justes, parce que la justice est la volonté d’obéir aux lois et qu’elle se peut rencontrer en un pécheur ; comme certes, notre Seigneur est si bon, qu’il tient la volonté d’obéir pour une obéissance effective) vu que ce n’est pas qui que ce soit, mais seulement le juste qui vivra de sa foi. L’obéissance donc justifie, en ce qu’elle rend une personne juste, de même que la tempérance fait un homme tempérant et maître de ses affections, que la prudence le rend prudent, que la chasteté le rend chaste, à savoir essentiellement ; et en ce qu’elles nous met en un état auquel nous sommes capables de recevoir le pardon de nos offenses. D’ailleurs, Christ n’a pas promis de pardonner à tous les justes leurs péchés, mais tant seulement à ceux qui croient qu’il est le Christ. La loi donc justifie de la même façon que l’on dit que le juge justifie le criminel en lui donnant son absolution ; c’est à savoir,