Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/512

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que c’est là la seule chose qu’il a moins pressée, et qui n’est pas tant démontrée en son livre, qu’avancée avec probabilité et comme problématique. Ce qui donne occasion à mon avis à quelques-uns de penser que, si M. Hobbes ne bute qu’à l’établissement de la royauté, c’est qu’il a témoigné pendant toutes ces guerres un grand zèle au service du feu roi et que le parricide qui nous a ravi ce bon prince l’a touché aussi sensiblement qu’aucun de tout ce qu’il y a de gens de bien qui le détestent. Mais au fond, si l’on considère sans passion ses raison­ne­ments, l’on trouvera qu’il ne favorise pas davantage la monarchie que le gouver­nement de plusieurs. Il ne prétend prouver si ce n’est qu’il est nécessaire dans le monde que les sociétés civiles soient gouvernées par une puissance absolue, afin d’empêcher les désordres de l’état de nature, qui est celui d’une irréconciliable et dune perpétuelle guerre des hommes les uns contre les autres. Et il lui importe fort peu que cette puissance souveraine soit recueillie dans la volonté dune seule tête, ou dans celle d’une assemblée, pourvu qu’elle se fasse obéir, et qu’elle garde la même force de contraindre les rebelles.

Ainsi, il est manifeste