Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/514

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à la pratique, et qu’on emploie à contester tout le temps qu’il faudrait mettre à bien faire, si la gloire de l’esprit n’était une prérogative que les hommes recherchent d’autant plus passion­né­ment qu’elle leur est toute particulière. Mais comme M. Hobbes s’est beaucoup détaché de cette ambitieuse recherche, il a voulu donner aux autres les moyens de renoncer à cette vanité et il l’a attaquée en un endroit où le prétexte du salut la rend fort plausible et sur une matière qui cause bien du trouble et de l’agitation parmi les hom­mes. Il fait paraître une grande modération, et témoigne assez que la paix et la concorde du genre humain dans un bon gouvernement est ce à quoi il bute unique­ment en son ouvrage. Et pour ce que les controverses de religion sont les principaux motifs de nos dissensions, il tâche de les éteindre, en représentant que ce seul article, jésus est le Christ, est fondamental au salut, et que tous les autres regardent, ou l’ambition de dominer, ou l’avarice du gain, ou la gloire de l’esprit, dont les ecclésias­tiques, et généralement tous ceux qui se mêlent d’enseigner le peuple, se piquent en toutes les sectes.