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HUMAINE.

état de diſtinguer le bien du mal, ſont des actions volontaires ; car en elles le tems qui a précédé eſt réputé délibération, & par conſéquent elles ſont cenſées avoir délibéré ou examiné les cas dans leſquels c’eſt un bien de frapper, d’injurier ou de faire telle autre action qui eſt l’effet de la colere ou d’une pasſion ſoudaine.

§. 5. Le deſir, la crainte, l’eſpérance & les autres paſſions ne ſont point appellées volontaires car elles ne procedent point de la volonté, mais elles ſont la volonté même, & la volonté n’eſt point une action volontaire, car un homme ne peut pas plus dire qu’il veut vouloir qu’il ne peut dire qu’il veut vouloir vouloir, & répéter ainſi à l’infini le mot vouloir, ce qui ſeroit abſurde ou dépourvu de ſens.

§. 6. Comme vouloir faire eſt deſir, & vouloir ne pas faire eſt crainte, la cauſe du deſir ou de la crainte eſt auſſi la cauſe de notre volonté ; mais l’action