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DE LA NATURE

voit une certaine lumiere ; mais cette lumiere n’eſt rien d’extérieur, ce n’eſt qu’une apparence ; il n’y a de réel que la concuſſion ou le mouvement des parties du nerf optique. Expérience qui nous autoriſe à conclure que l’apparence de la lumiere n’eſt dans le vrai qu’un mouvement qui s’eſt fait au dedans de nous Si donc des corps lumineux peuvent exciter un mouvement capable d’affecter le nerf optique de la maniere qui lui eſt propre, il s’enſuivra une image de la lumiere à-peu-près dans la direction ſuivant laquelle le mouvement avoit été en dernier lieu imprimé jusqu’à l’œil ; c’eſt-à-dire, dans l’objet, ſi nous le regardons directement, & dans l’eau ou dans le verre, lorſque nous le regardons ſuivant la ligne de réflexion. Ce qui prouve la troiſieme propoſition, ſçavoir, que l’image & la couleur ne ſont que des apparences du mouvement, de l’agitation ou du changement qu’un objet produit ſur le cerveau, ſur l’eſprit,