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DE LA NATURE

une partie en chaſſe une autre vers l’œil même ; & en même tems la partie extérieure de l’œil preſſe la partie intérieure fuivant les loix de la réfraction. Or l’enveloppe intérieure de l’œil n’eſt qu’une portion du nerf optique, ce qui fait que le mouvement eſt par ſon moyen continué juſqu’au cerveau, qui par la réſiſtance ou réaction meut à ſon tour le nerf optique ; & faute de concevoir cet effet comme réaction ou rebond du dedans, nous le croyons du dehors, & l’appellons lumiere, ainſi qu’on l’a déjà prouvé par l’expérience du coup ſur l’cil. Nous n’avons point de raiſon pour douter que le ſoleil, qui eſt la ſource de la lumiere, agiſſe, au moins dans le cas dont il s’agit, autrement que le feu. Cela poſé, toure viſion tire ſon origine d’un mouvement, tel que celui qui vient d’être décrit ; car où il n’y a point de lumiere il n’y a point de viſion ; ainſi la couleur doit être la même choſe que la lumiere, comme étant l’ef-