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Philosophie du Prince, ou la véritable idée de la nouvelle et de l’ancienne philosophie, dédiée au duc de Bourgogne ; Paris, 1689, in-8o : selon les rédacteurs du Journal des Savants, le P. Galimard serait l’auteur de cet ouvrage ; selon d’autres biographes, il n’en serait que l’éditeur ; — Le bon Goût de l’Éloquence chrétienne ; Lyon, 1701 ([1]), in-12 ; réimprimé sous le titre de : L’Éloquence chrétienne dans l’idée et dans la pratique ; Lyon, 1715, in-4o ; Amsterdam, 1728, in-12 ; Paris, 1730, in-12 ; Lyon, Bibliothèque des Prédicateurs du P. Houdry, 1741, in-4o ; Louvain, 1763, in-12 ; Paris, 1766. — La Rhétorique, ou règles de l’éloquence ; Paris, 1749, in-12. Cet ouvrage a été traduit en italien et en allemand par divers auteurs. Blaise Gisbert a laissé en manuscrit : Histoire critique de l’art de prêcher chez les Français, depuis les premières années du règne de François 1er jusqu’au règne de Louis XIV.

Le P. Oudin, dans le Grand Dictionnaire universel de Moréri. — Balthasar Gibert, Jugements des Savants sur les auteurs qui ont traité de la rhétorique, t. iii, p. 410-430 (Paris, 1713-1719, 3 vol. in-12). — Mémoires de Trévoux, décembre 1714, p. 2188. — Barbier, Examen des Dictionnaires, p. 394. — Augustin et Aloïs de Backer, Bibliothèque des Écrivains de la Compagnie de Jésus, 1re série, p. 338-391. — Quérard, La France littéraire.

GISCALA. (Jean de). Voy. Jean.

GISCON ou GISGON (Γίσκων ou Γέσκων). On connaît neuf personnages carthaginois de ce nom ; les principaux sont :

GISCON, fils d’Hannon et père d’Hamilcar qui combattit Agathocle, vivait dans le quatrième siècle avant J.-C. Il se trouvait en exil à l’époque de la grande défaite des Carthaginois sur le fleuve Crimissus, en Sicile, en 339 avant J.-C. D’après Polyen, il avait été banni comme complice des desseins ambitieux de son frère. Il avait sans doute fait preuve de courage et d’habileté, puisque après le désastre du Crimissus les Carthaginois le rappelèrent, et lui confièrent une nouvelle armée de mercenaires pour aller rétablir leurs affaires en Sicile. Giscon parvint à enlever deux corps de mercenaires qui étaient au service de Syracuse ; mais il ne put pas empêcher la destruction de Mamercus de Catane et de Hicetas de Leontium, les deux principaux alliés des Carthaginois. Peu après des ambassadeurs envoyés de Carthage conclurent avec Timoléon un traité qui fixa le fleuve Halycus comme limite des deux parties belligérantes, en 338. Après ce traité, il n’est plus question de Giscon.

Plutarque, Timoléon, 30-34. — Diodore, XVI, 81, 82. — Justin, XXII, 3,7.

GISCON, général carthaginois, mort vers 239 avant J.-C. Il commandait la garnison carthaginoise de Lilybée à la fin de la première guerre punique. Après la conclusion de la paix en 241, Hamilcar Barca lui remit le commandement de


son armée et lui laissa le soin de la ramener à Carthage. Giscon eut la prudence de la faire passer en Afrique par détachements séparés, en recommandant de payer et de licencier les soldats au fur et mesure de leur arrivée. Le gouvernement carthaginois , au lieu de suivre ce sage conseil, eut le tort d’attendre la réunion de tous les mercenaires, et alors il leur proposa une réduction sur l’arriéré de solde qui leur était dû. Cette demande provoqua parmi les mercenaires un soulèvement général, et amena une guerre civile si sanglante qu’elle a reçu le nom d’inexpiable. Les révoltés, au nombre de vingt mille, occupaient la ville de Tunis, à quelques lieues de Carthage. Giscon, qui pendant son commandement s’était rendu très-populaire parmi eux, leur fut envoyé avec pleins pouvoirs pour satisfaire à toutes leurs demandes. Mais cette concession venait trop tard. Les mercenaires, entraînés par des meneurs dont les deux principaux étaient Spendius et Mathon, formulèrent les demandes les plus déraisonnables ; et comme Giscon les rejetait avec vivacité, ils se saisirent des sommes considérables qu’il avait apportées, et le jetèrent lui-même en prison ainsi que tous ses compagnons. Cette captivité dura près de deux ans, jusqu’à ce que les succès d’Hamilcar Barca et l’humanité avec laquelle il traitait les prisonniers firent craindre à Spendius et à Mathon que leurs soldats ne les abandonnassent. Pour se les attacher, ils résolurent de les pousser à un crime qui les fit désespérer à jamais du pardon. Ils tinrent donc une assemblée des insurgés, les alarmèrent par des bruits de trahison, les exaspérèrent par des discours incendiaires, et les amenèrent à voter, sur la proposition du Gaulois Autaritus, le massacre de tous les prisonniers carthaginois. Giscon et ses compagnons de captivité, au nombre de sept cents, furent mis à mort avec de cruels raffinements de torture.

Polybe, 1, 66-70, 79-80.

GISCON, orateur qui, après la bataille de Zama, en 202, essaya de détourner le peuple d’accepter la paix proposée par Scipion. Annibal, voyant que tout était perdu et persuadé qu’il était impossible d’obtenir de meilleures conditions, interrompit violemment l’orateur, et le précipita de la tribune. Puis il s’excusa en disant que, vivant dans les camps depuis l’enfance, il avait oublié les usages des assemblées.

Tite-Live, XXX, 37.

GISCON, orateur carthaginois, vivait vers le milieu du deuxième siècle avant J.-C. Il était un des principaux magistrats de Carthage à l’époque des différends qui amenèrent la troisième guerre punique. Les ambassadeurs romains avaient été envoyés à Carthage pour régler les contestations entre les Carthaginois et Massinissa, en 152. Le sénat de Carthage était disposé à se soumettre ; mais Giscon , par un discours violent , enflamma tellement les esprits que les députés romains,

  1. (1) Quérard dit 1702.