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pl. 5. — Kiesewetter, Histoire de la Musique européenne. — Mémoires de l’Institut, année 1817. — Roquefort, De l’Élat de la Poésie française dans les douzième et treizième siècles, p. 105-113.

GUILLAUME (Frère), architecte et peintre français, né à Marseille, en 1475, mort à Arezzo, en 1537. Compagnon de Claude de Marseille, il fut appelé par Jules II à partager les travaux de Michel_Ange et de Raphaël. À la fois architecte, peintre à l’huile, à fresque et sur verre, il portait en arrivant à Rome la robe de dominicain, qu’il avait prise pour assoupir une affaire fâcheuse.

Après la mort de Claude, Guillaume redoubla d’efforts pour justifier les encouragements donnés pour le cardinal de Cortone et la république d’Arezzo, dont il reçut un domaine en reconnaissance de ses beaux travaux à la cathédrale et à l’église de Saint-François de cette ville. Rome possédait du frère Guillaume des vitraux merveilleux au Vatican et aux églises de l’Anima et de La Madona del Popolo. Florence et Cortone s’enrichirent aussi de ses travaux en divers genres. Il fonda une école, à laquelle Vasari reconnaît que la Toscane doit d’avoir porté l’art de peindre sur verre au plus haut degré de délicatesse et de perfection. Vasari reçut lui-même les leçons de Guillaume. Les vitraux peints par Claude et Guillaume au Vatican furent brisés lors du siège de Rome par les Impériaux, en 1527. Guillaume avait été successivement chanoine et prieur d’Arezzo.

J. V.

Vasari, Vies des Peintres, Sculpteurs et Architectes les plus illustres.

GUILLAUME (Maître), l’un des derniers fous en titre d’office qui se soient montrés à la cour des rois de France, naquit à Louviers, vers 1550, et mourut en 1605. Son nom de famille était Marchand ; il exerçait la profession d’apothicaire, et habitait Lisieux, où il se faisait remarquer par la bizarrerie de sa conduite ; il était le jouet de ses concitoyens. Une blessure qu’il reçut au milieu des guerres civiles de l’époque acheva de déranger son cerveau. Le jeune cardinal de Bourbon le prit à son service ; de là Guillaume passa à la cour d’Henri IV, amusant les courtisans par ses saillies, presque toujours hardies, souvent grossières, rarement spirituelles, tourmenté par les laquais et les pages, avec lesquels il échangeait des coups et des invectives : entre la valetaille des châteaux royaux et lui il y avait une guerre continuelle. À peine fut-il mort, qu’on s’avisa de le présenter comme l’auteur d’opuscules satiriques dont les véritables écrivains ne se souciaient pas d’être connus. Cette idée fut trouvée heureuse, et pendant vingt années au moins maître Guillaume enfanta une multitude de pamphlets sur les affaires du temps. La collection de ces écrits serait curieuse, mais elle serait bien difficile à former ; quelques-uns sont en vers ; il en est ou se montrent en germe le style et les principes démocratiques des feuilles de 93. On y trouve souvent de la verve, de la gaieté, des détails curieux sur les mœurs et les événements de l’époque. M. Weiss en a donné dans la Biographie universelle de Michaud ! une liste qu’il avait cherché à rendre complète, i mais qui est bien loin de l’être, quoiqu’il y ait ajouté quatorze autres ouvrages à l’article consacré à P. de L’Hospital. Nous ne le reproduirons point, mais nous y ajouterons l’indication de quelques pièces qui ne sont point sans intérêt : Voyage de maistre Guillaume en l’autre monde vers Henri le Grand ; 1612 ; — Articles des Cayers généraux présentés par maistre Guillaume aux Estats ; 1615 ; — Le Pétard d’éloquence de maistre Guillaume ; 1621 ; — Révélations de maistre Guillaume estant une nuit au grand couvent des Cordeliers de Paris ; 1622. On avait donné pour devise à ce pauvre fou, qui appelait le roi son ami, deux flacons mi-partis l’un de vin blanc, l’autre de clairet, et pour devise : Tout est de caresme prenant. G. Brunet.

Perroniana, 1691, p. 154. — Dreux du Radier. Recréations historiques. — De Reiffenberg, Histoire des Fous en titre d’office, dans le Lundi ; Paris, 1837, p. 290. — J.-C. Brunet, Manuel du Libraire, t. II, p. 290. — Leber, Catalogue de sa bibliothèque, t. II, p. 288. — E. Fournier, Les Caquets de l’Accouchée, édition de 1855, p. 263, note.

GUILLAUME (Edme), musicien français, de la fin du seizième siècle. Chanoine d’Auxerre, il était commensal d’Amyot, qui en avait fait son économe. Ce prélat aimait beaucoup la musique. Vers 1590, Guillaume inventa un nouvel instrument pour soutenir le chant grégorien : c’était une sorte de cornet, qu’il avait trouvé le moyen de tourner en forme de serpent. On s’en servit d’abord dans les concerts donnés chez l’évêque Amyot. Perfectionné ensuite, cet instrument devint commun dans les églises ; puis on l’employa comme basse dans la musique militaire. Ses imperfections lui ont fait substituer l’ophicléide et le basson russe.

J. V.

Abbé Lebeuf, Histoire d’Auxerre. — Fétis, Biogr. univ des Musiciens.

GUILLAUME (Jacquette), femme de lettres française, née à Paris, vivait au milieu du dix-septième siècle. On a d’elle : Les Dames illustres, où, par bonnes et fortes raisons, il se prouve que le sexe féminin surpasse en toutes sortes de genres le sexe masculin ; Paris, 1665, in-12. Ce livre, dédié à Mlle d’Alençon, est un mélange indigeste de vers et de prose, au milieu duquel se trouve quelques portraits de femmes célèbres présentés avec assez d’art sous le voile transparent du pseudonyme.

Une autre Guillaume (Marie-Anne), a publié : Discours sur le sujet que le sexe féminin vaut mieux que le masculin ; Paris, 1668, in-12.

Th. Midy.

Menard et Desenne, Dictionnaire historique critique.

GUILLAUME (Jean-Baptiste), historien français, né à Besançon, en 1728, mort près de Dijon, en 1796. Il s’appliqua dès sa jeunesse aux études paléographiques, et dressa l’inven-