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douzième siècle. Il fut en faveur auprès du roi de Castille Alphonse VII, et il a laissé une assez grande quantité de pièces de vers, qui roulent pour la plupart sur l’amour. Quelques fragments en ont été publiés, et ne révèlent rien de supérieur au niveau habituel des poètes du midi de la France à cette époque.

G. B.

Nostradamus, Vies des Troubadours, p. 268. — Millot, Hist. des Troubadours, t. II, p. 250. — De Rochegude, Parnasse Occitanien, p. 175. — Dlez, Leben und Werke der Troubadours, p. 42-51. — Raynouard, Choix de Poésies des Troubadours, t. III, p. 373 ; V, 251-257.

MARCADÉ (Victor-Napoléon), jurisconsulte français, né à Rouen, le 28 juillet 1810, mort dans la même ville, le 17 août 1854. Il étudia le droit à Paris, vint prendre place au barreau de sa ville natale, et acheta, en 1845, une charge d’avocat à la cour de cassation, qu’il conserva jusqu’en 1851. L’année suivante, l’altération de sa santé le força de retourner à Rouen. On a de lui : Éléments du Droit civil français, ou explication méthodique et raisonnée du Code Civil ; Paris, 1842, tom. I-III (comprenant le premier livre du Code) ; 5e édit., sous le titre de Explication théorique et pratique du Code Napoléon ; Paris, 1858-1859, 9 vol. in-8o ; — Études de Science religieuse expliquée par l’examen de la nature de l’homme, contenant avec une préface philosophique et historique les principes de théodicée et l’établissement de la mission divine de l’Église, etc. ; Paris, 1847, in-8o ; divers travaux dans le Journal du Palais. Marcadé a été l’un des fondateurs de la Revue critique de Législation et de Jurisprudence.

E. R.

N.-V. Marcadé ; dans la Revue critique de Législation, août 1834. — Préface en tête des Études de Science religieuse, etc. — Journal de la Librairie.

MARCANDIER. (Roch), publiciste français, né en 1767, à Guise, guillotiné à Paris, le 24 messidor an II (12 juillet 1794). Affectant un ardent républicanisme, il fut quelque temps secrétaire de Camille Desmoulins, qu’il quitta pour fonder un recueil périodique : Les Hommes de Proie, ou les crimes du comité de surveillance, recueil dans lequel il signala son ancien patron comme l’un des promoteurs des massacres de septembre. Il attaquait aussi Danton, Fabre d’Églantine, Panis, Sergent, Manuel, et quelques autres députés ou fonctionnaires de ce temps, comme concussionnaires. Il dénonçait « les assassinats et les rapines de chaque jour, et comment pour posséder les choses on s’emparait des personnes. » Il règne trop de haine dans ce pamphlet pour qu’un historien puisse y recueillir des documents utiles ; cependant, il peut servir çà et là à corroborer certains faits soulevés par d’autres écrivains, plus sérieux. Après les exécutions des girondins, des hébertistes, des dantonistes et des restes de leurs factions, Marcandier, n’ayant plus personne à attaquer dans les partis secondaires, osa s’élever contre Robespierre, dans une feuille intitulée : Le véritable Ami du Peuple, par un f… b…de sans-culotte qui ne se mouche pas du pied et qui le fera bien voir. Onze numéros parurent de mai à juillet 1794, in-8o. On insinua alors que Marcandier n’était qu’un agent des contre-révolutionnaires, ne cherchant qu’à semer la division entre les républicains. L’auteur du Véritable Ami du Peuple fut donc arrêté ainsi que sa femme, et tous deux traduits devant le tribunal révolutionnaire. Mme Marcandier fut mise en liberté ; lui-même fut condamné à mort et exécuté le même jour. Seize jours plus tard c’était le tour de Robespierre.

H. Lesceur.

Le Moniteur universel, an 1er (1793), no 138 ; an II. — Buchez, Histoire parlementaire de la Révolution française, XVIII, p. 207 (1794) ; no 287, 299. — Fleury, Vie de Camille Desmoulins.

MARCASSUS (Pierre de), littérateur français né en 1684, a Gimont (Gascogne), mort en décembre 1664, à Paris. Venu dans cette ville de bonne heure, il enseigna les humanités au collége de Boncourt, et fut ensuite précepteur d’un neveu du cardinal de Richelieu, le marquis François de Pont de Courlay. S’il faut en croire Guy Patin, qui nous a fourni ces premiers détails, il manqua d’être pendu pour les vols qu’il avait commis ; mais le crédit de la duchesse d’Aiguillon le tira de ce mauvais pas. Que le fait soit vrai ou faux, il n’en est pas moins certain que Marcassus obtint dans la suite une chaire de professeur d’éloquence au collège de La Marche. C’était un écrivain des plus médiocres et rempli de vanité. On a de lui : Les Bucoliquesde Virgile, trad. en vers françois ; Paris, 1621 in-4o : ouvrage dédié au maréchal de Bassompierre, et qui pèche également contre les règles de la versification et contre la pureté du langage ; — Les Amours de Daphnis et de Chloé trad. du grec de Longus ; Paris, 1626, in-8oLa Clorimène, roman ; Paris, 1626, in-8oLe Timandre, roman ; Paris, in-8o : il y raconte, sous des noms d’emprunt, plusieur anecdotes de son temps ; — L’Amadis de Gaule, roman ; Paris, 1629, in-8o ; — Lettres morales ; Paris, 1629, in-8o ; — Les Dionysiaques, ou le parfait héros ; Paris, 1631, in-4o traduction des deux premiers livres du poëme de Nonnus ; — L’Argenis, ou les amours de Polyarque et d’Argenis, trad. du latin d Barclay ; Paris, 1633, in-8o ; — L’Éromène, pastorale en cinq actes et en vers ; Paris, 1633 in-8o ; — Les trois livres De l’Âme, trad. du grec d’Aristote ; Paris, 1641, in-8o ; — L’Histoire grecque ; Paris, 1647, in-fol. ; ibid. ; 1669 2 vol. in-12 : recueil d’extraits d’Hérodote, de Thucydide et de Xénophon ; la suite, qui devait avoir deux volumes, n’a jamais paru ; — Le Pescheurs illustres, comédie ; Paris, 1648, in-4o : on ignore si cette pièce a été représentée. — Libre version des Odes et des Épodes d’Horace, commencée à l’âge de quatre-vingt ans et finie en deux mois par P. de Marcassus, particulier et principal historiographe du roi, rayé de l’État ; Paris, 1664, in 8o