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307 SPENCER — SPENER

vint représenter dans la chambre des communes le bourg pourri d’Oakhampton (1804). La mort de Pitt ayant livré le pouvoir au parti whig (février 1806), il fut adjoint aux commissaires du trésor. Suivant l’usage, il dut s’exposer à une élection nouvelle : battu à Cambridge, où il avait pour concurrents lord Lansdowne et lord Palmerston, il l’emporta, non sans peine, dans le comté de Northampton, qui lui renouvela depuis son mandat sans opposition. La retraite du cabinet Granville (mars 1807) lui fit perdre ses fonctions, et jusqu’en 1830 il se tint éloigné des affaires. Cène fut pas toutefois sans prendre une part active aux débats parlementaires : peu à peu par sa parole sobre et digne, par sa conduite prudente, par la fermeté de ses principes, par son tact, son bon sens et ses manières polies, il acquit de l’influence parmi les whigs,et on s’habitua à le regarder comme un des chefs du parti. On le désignait d’ordinaire sous le surnom de {’honnête lord Althorp. Il témoigna de son patriotisme et de ses vues généreuses en supposant à la suspension de Yhabeas corpus et au maintien de l’armée sur le pied de guerre (1817), au renouvellement de l’acte sur l’insurrection en Irlande (1823), à la suppression de l’association catholique (1825) , en attaquant surtout les tories sous le rapport économique et commercial. En 1827 on lui proposa d’entrer dans le cabinet Goderich avec charge de présider un comité d’enquête sur l’état du pays ; mais cette nomination rencontra des obstacles parmi les ministres, qui se désunirent, et le cabinet fut dissous. En novembre 1830 lord Althorp partagea le triomphe de ses amis, et accepta dans l’administration Grey le département des finances (chancellor of exchequer). Il eut à soutenir la réforme électorale et l’amendement à la loi des pauvres, et montra tant de calme, d’exactitude et de sens pratique qu’au prix de ces qualités on lui pardonna aisément de n’être pas un orateur. A la mort de son père (10 novembre 1834) il passa dans la chambre haute. Un mois plus tard le ministère tomba, et le nouveau comte Spencer, las des agitations de la vie politique, se dévoua à l’agriculture ainsi qu’à la diffusion des connaissances utiles. 11 donna l’idée de la Société royale d’agriculture, et en fut en 1838 le premier président. Lord Brougham lui dédia en 1835 SGn Discourse on natural theology.

g Spencer {Frederick), comte Spencer, frère du précédent, né le 14 août 1798, moitié 27 décembre 1857, à Althorp. A quinze ans il entra dans la marine royale, et commanda le Talbot à la bataille de Navarin. De 1831 à 1841 il siégea dans les communes, hérita en 1845 du siège de son frère dans la chambre haute, et continua d’y défendre la politique libérale. Après avoir été chambellan de la reine, il remplaça en 1854 le duc de Norfolk dans la charge de maître des cérémonies. Avant de mourir il fut élevé au grade de vice-amiral,

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The English cyclop ;edia (biogr. ). — Dodd, l’arliatnentary companion. — Burke, Peerage. spencer (John), hébraïsant anglais, né le 30 octobre 1630, à Booton (Kent), mort le 27 mai 1695, à Cambridge. Ayant perdu son père en bas âge, il fut élevé aux frais d’un oncle à l’école de Canterbury et à l’université de Cambridge ; il fit des progrès remarquables, prit ses degrés dans les arts et obtint en 1655 une des places d’agrégés. Ce fut alors qu’il se vit sur le point de perdre tout le fruit de ses efforts ; le parent qui l’avait soutenu jusque là mourut, et le jeune étudiant fut poursuivi par d’avides héritiers en payement des sommes d’argent que son éducation avait coûtées ; heureusement il trouva dans la générosité de ses condisciples les moyens suffisants de satisfaire aux exigences de ses créanciers. Après être entré dans les ordres, il devint l’un des prédicateurs de l’université, fut élu principal du collège du Corps de Christ (1667), et remplit plusieurs bénéfices, entre autres une prébende à Ely (1672). C’était un des plus doctes théologiens de l’Église anglicane et peut-être le plus habile hébraïsant de son pays. Outre des Sermons et un Discourse concerriihg prodigies (Londres, 1663, 1665, in-8o), il s’est fait connaître par un savant ouvrage, intitulé : De tegibus Hebrœorum ritualibus et earum rationibus lib. III ; Cambridge, 1685, 2 vol. in-fol. ; La Haye, 1686, in-4o ; Leipzig, 1705, 2 vol. in-4o : en cherchant à expliquer les cérémonies judaïques , l’auteur avait pour but de justifier les voies de la Providence envers les hommes et d’affranchir Dieu, comme il le dit dans sa préface, de l’accusation de caprice et d’arbitraire ; mais comme il crut découvrir chez les nations païennes l’origine de ces cérémonies, il rencontra beaucoup de contradicteurs, tels que Witsius, Marsham, Calmet et Shuckford. Il revit alors son œuvre, y ajouta de nouvelles preuves, et répondit en détail à ses adversaires ; toutefois les matériaux ainsi ordonnés, et confiés à l’archevêque Tenison, son ami, ne purent voir le jour qu’en 1627, où l’université de Cambridge chargea Léonard Chappelow d’une édition complète (Cambridge, 2 vol. in-fol.).

Biogr. brit. — Mastcrs , Hist. of Vie Corpvs collège. spencer. Toy. Cavendish et Devonshire. spencer. Voy. Spenser.

SPENER (Philippe-Jacques), célèbre théologien protestant; né le 25 janvier 1635, à Ribeauvillé (Alsace), mort le 5 février 1705, à Berlin. Il était fils de l'archiviste du comte de Ribeauvillé. De bonne heure des sentiments de piété fervente lui furent inculqués par sa marraine, la comtesse de Ribeaupierre, et par les pasteurs Horb et Stoll. Après avoir étudié les humanités à Colmar, il se rendit en 1651 à Strasbourg, où les professeurs Dannhauer et Séb. Schmid, op-posés tous deux à l'esprit d'ergotage et de coatroverse acrimonieuse qui animait alors les