Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/273

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— Frappe, frappe ! dit le Maure. Frappe celui qui a juré ta mort. Apprends, chrétien, que Hichem est le dernier de la race d’Alhamar, et que c’est lui qui t’enleva Zuléma ! Je suis ce mendiant qui ai brûlé ton infâme église pour sauver l’âme de mes pensées ! Frappe-moi donc, et finis ma vie puisque je n’ai pu t’arracher la tienne. — Zuléma existe ! Julia vit encore ! s’écria Aguilar.

Hichem laissa échapper un ricanement funeste. — Elle vit, mais votre idole sanglante et couronnée d’épines l’a frappée d’une malédiction magique, et la fleur épanouie s’est flétrie dans vos mains ; sa voix mélodieuse s’est éteinte dans son sein, et la vie de Zuléma est près de l’abandonner avec ses chants. Frappe-moi donc, chrétien, car tu m’as arraché déjà plus que la vie.

Aguilar se releva lentement. — Hi-