Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/232

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jamais été aussi gentil. Je suis donc venue ici bien inutilement, et vous ne m’avez guère donné un bon conseil, ma digne demoiselle !

» Trêve de murmures ! vieille ! répliqua la chanoinesse. Si vous aviez seulement suivi fidèlement mes instructions, et si vous n’aviez pas voulu pénétrer dans cette maison avant mon arrivée, tout se serait arrangé à souhait pour vous. — Je vous répète que le pauvre petit étendu mort sur ce lit est positivement et indubitablement votre fils petit Zach.

» Alors, s’écria la vieille avec des regards de convoitise, si la petite Excellence est véritablement mon fils, j’hérite sans doute de toutes les belles choses que je vois autour de nous, de la maison entière, et de tout ce qui est dedans ?

» Non ! dit la demoiselle. Maintenant c’en est fait : vous avez perdu l’occasion de gagner du bien et de l’argent. Je vous l’ai bien prédit : votre destin n’est pas de devenir riche.

» Est-ce que je ne peux pas, reprit la pauvre femme les larmes aux yeux, est-ce que je ne peux pas du moins prendre mon pauvre petit homme dans mon tablier et l’emporter à la maison ? Notre monsieur le pasteur a tant de jolis oiseaux et de petits écureuils empaillés : il me fera empailler mon petit Zach, et je le mettrai sur mon buffet comme le voilà, avec son habit rouge, ce large ruban, et cette grande étoile qu’il a sur la poitrine ; j’en mirais ainsi un souvenir éternel.

» Voilà, s’écria la chanoinesse à moitié de mau-