Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/246

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Alors il s’approcha des deux époux et s’entretint à voix basse avec eux. Balthasar et Candida étaient très-émus, Prosper semblait leur donner toutes sortes de bons conseils, il les embrassa tous deux tendrement.

Puis il se retourna vers la demoiselle de Rosebelle et parla également bas avec elle. Probablement, elle lui donna, au sujet d’affaires magiques et féeriques, des commissions dont il se chargea volontiers.

Pendant ce temps, une petite voiture de cristal attelée de deux libellules, que conduisait le faisan argenté, était descendue des airs.

« Adieu — adieu ! » s’écria Prosper Alpanus ; il monta dans la voiture, et s’éleva au-dessus des arcs-en-ciel resplendissants, jusqu’à ce que son équipage parût à la fin à une hauteur infinie, comme une petite étoile rayonnante, qui disparut derrière les nuages. « Une belle mongolfière ! » dit Mosch Terpin en ronflant ; et, subjugué par la force du vin, il tomba dans un profond sommeil.

Balthasar, gardant le souvenir des conseils de Prosper Alpanus, sut profiter de la possession de la merveilleuse maison de campagne. Il devint en effet un poète distingué ; et comme les autres avantages que Prosper avait vantés dans sa propriété pour devoir plaire à la charmante Candida se réalisèrent de tout point ; comme aussi Candida porta constamment le collier que la chanoinesse de Rosebelle lui avait donné en cadeau de noces, il était impossible