Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/401

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bien élevé et richement doté par la nature ? — Oui, oui, oui ! crièrent les dames tout d’une voix.

» Son aptitude aux affaires, poursuivit Willibald, son zèle et l’étendue de ses connaissances ne sont-ils pas notoires ? — Oui, oui ! » crièrent les messieurs d’un commun accord. Et quand Willibald demanda encore si Max ne passait pas partout pour le garçon le plus subtil, pour l’esprit le plus fécond en drôleries, en joyeusetés, et s’il ne possédait pas enfin comme dessinateur un talent si remarquable, que Rixendorf n’avait pas dédaigné de lui donner des leçons, lui, Rixendorf, dont la réputation d’amateur avait pour garant des œuvres vraiment extraordinaires. Ce fut un chœur général des dames et des messieurs qui répondit : « Et oui ! oui ! oui ! » Willibald alors commença le récit attendu si impatiemment.

« Il y a quelque temps, dit-il, qu’un jeune maître de l’honorable corporation des tailleurs célébrait sa noce. La chose se fit avec pompe. La rue retentissait des accords des trompettes dominant le sourd ronflement des contrebasses. C’était avec un véritable désespoir que Jean, le domestique de monsieur le conseiller intime, regardait les croisées resplendissantes de la salle du bal ; le cœur lui saignait en croyant entendre parmi les danseurs les pas de la jeune Henriette, qu’il savait être à la noce. Mais lorsqu’il vit Henriette se montrer elle-même à la fenêtre, il ne put pas y tenir plus long-temps, il courut à la maison, se mit dans sa plus belle tenue, et monta résolument dans la salle de noce.

On consentit bien à son admission, mais à la