Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/418

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fort contre ta poitrine, les battements du tien l’attendriront ! — Max ! Max, mon fils ! — mon ami,— mon bienfaiteur ! »

Il poursuivit ainsi, sur ce ton, au point que tout le monde s’inquiétait da ces transports frénétiques d’une sensibilité exaltée. Rixendorf, en ami prudent, parvint enfin à le calmer, et le conseiller, plus maître de lui-même, comprit seulement alors tout ce qu’il avait réellement gagné en cet excellent jeune homme, et s’aperçut avec une profonde émotion que la conseillère intime Foerd voyait aussi dans l’union de sa Julie avec le neveu de Reutlinger, renaître pour ainsi dire une époque de félicité perdue pour elle depuis bien long-temps.

Le conseiller Foerd manifestait une grande satisfaction ; il prenait beaucoup de tabac, et exprimait son assentiment dans un français bien correct et prononcé suivant toutes les règles. Il s’agissait avant tout de faire part de cet événement aux deux sœurs de Julie ; mais on ne pouvait les trouver nulle part. On avait déjà cherché la petite Nanette dans les grands vases du Japon qui garnissaient le vestibule, et où elle aurait bien pu se laisser tomber, en se penchant trop par-dessus les bords, mais en vain ; enfin on la découvrit endormie sous un rosier touffu, où elle se distinguait à peine. On joignit aussi Clémentine dans une allée écartée du parc, où elle déclamait en ce moment à haute voix après le jeune homme blond qu’elle avait en vain poursuivi : « Oh ! souvent l’homme s’aperçoit bien tard combien il fut aimé, combien il fut ingrat et oublieux,