Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/684

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ne m’inspirent plus aucune suspicion. Tu es, je puis le dire, un chien poétique ; et comme, de mon côté (tu me connais assez pour le savoir déjà), je suis enthousiaste de poésie, qu’en dis-tu, si nous formions une liaison intime ? si tu venais avec moi ?…

BERGANZA.

On pourrait en causer, mais…

MOI.

Jamais de coups de pied, encore moins de coups de bâton. — Tous les jours, outre l’ordinaire, pour dessert une saucisse bien accommodée. — Bien souvent aussi, un bon rôti de veau charmera ton odorat de son agréable fumet, et tu n’attendras pas en vain ta part du susdit.

BERGANZA.

Tu vois que ta gracieuse proposition produit son effet, puisque je renifle déjà de plaisir, comme si je sentais le rôti à la broche. Mais tu as laissé échapper un aveu qui, s’il ne me rebute pas tout-à-fait, me rend pourtant fort indécis.

MOI.

Qu’est-ce donc, Rcrganza ?

BERGANZA.

Tu as parlé d’esprit poétique, de caractère enthousiaste…