Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/699

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cavalière : « Voyez quel enfantillage ! » dit-elle. — Cécile quitta mon dos, et elle supplia si instamment en ma faveur, elle sut présenter si adroitement le récit de ma rencontre imprévue, en faisant valoir mon bon caractère et l’aimable bouffonnerie de mes manières, que sa mère dit enfin au valet de cour : « Donnez à manger à ce chien, et s’il s’habitue à la maison, il pourra rester ici, et il fera la garde durant la nuit. »

MOI.

Dieu soit loué ! te voilà avec un asile assuré !

BERGANZA.

Ah, mon ami ! la décision de lu chère dame me frappa comme un coup de tonnerre, et si je n’avais pas compté alors sur la ressource de mes petits talents de courtisan, je me serais levé et enfui à toutes jambes. Je ne ferais que te fatiguer en te racontant en détail tous les expédients, toutes les finesses de flatterie grâce auxquels je parvins à me glisser d’abord de la cour dans l’antichambre, et petit à petit dans les appartements privés de la dame. Qu’il te suffise d’un mot : les cavalcades du petit garçon, qui paraissait être le favori de la mère, me sauvèrent de l’écurie, et ce fut à la protection de sa charmante sœur, à qui je m’étais dévoué de toute mon âme du premier moment où je la vis, que je dus enfin l’entrée des appartements intérieurs. Cette jeune fille chantait si parfaitement, que je ne doutai point que