Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/706

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ment m’y résoudre ? et quand je le pourrais, tu ne me répondrais pas… Ah ! du moins tu ne m’affligerais pas non plus, toi ! »

MOI.

Cette jeune fille, la Cécile, m’intéresse de plus en plus.

BERGANZA.

Dieu, noire maître à tous, et à qui je recommande mon âme, car le démon ne doit avoir aucun droit sur elle, bien que je lui sois sans doute redevable de ce domino à la vénitienne sous lequel j’ai été lancé dans la grande mascarade terrestre, — oui ! le Dieu souverain a créé les hommes avec des modifications bien variées. La diversité infinie des dogues, des bassets, des carlins, des bichons et des caniches n’est rien en vérité comparativement à la multiplicité des contrastes entre les nez pointus, camards, recourbés, retroussés, etc., et aux differences innombrables qu’offrent les yeux, les mentons, les muscles frontaux dans l’espèce humaine. Bref, est-il seulement possible d’imaginer, même avec les facultés intellectuelles les plus rares et les plus vastes, le nombre illimité des caractères dissemblables ?…

MOI.

Mais où veux-tu en venir, Berganza ?

BERGANZA.

Prends-le pour une réflexion sommaire ou même vulgaire, si tu veux.