Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/719

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BERGANZA.

Le lendemain il était partout question du double sphinx, et même il circula à ce sujet un sonnet que je me rappelle très-bien, et dont probablement le professeur de philosophie était l’auteur.

LES DEUX SPHINX.
SONNET.

Quelle est cette figure étrange, aux yeux hagards,
D’un linceul affublée, et prosternée à terre ?
Parle, nouvel Œdipe, et brave les hasards
Réservés à celui qui sonde un tel mystère !

Vois là-bas du Sphinx noir les flamboyants regards ;
Le mannequin pâlit ; d’un trouble involontaire
Cet aspect l’a saisi ! l’on rit de toutes parts,
Voici la comédie introduite au parterre.

Ils se lèvent tous deux : elle, femme, lui, chien !…
La passion de l’art est leur commun lien :
Quelle union jamais eut plus noble origine ?

Ils rivalisent donc de gloire et de talent,
Et chacun dans son rôle offre un type excellent :
Le chien noir est Paillasse, elle… c’est Colombine !

MOI.

Bravo, Berganza ! le sonnet satirique n’est pas mal pour une pièce de circonstance, et tu l’as récité