Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/735

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

était mécontente, car elle sentait bien qu’avec toutes ses poses copiées d’après des dessins ou des tableaux, et mille fois étudiées devant son miroir, elle n’avait jamais pu produire même une ombre passagère de l’impression causée dès la première fois par Cécile. Elle développa très-savamment tout ce qui manquait encore à sa fille pour être une artiste mimique ; sur quoi le professeur de philosophie remarqua malicieusement à demi-voix que Cécile ne gagnerait rien à coup sur comme artiste mimique à ce que sa mère lui cédât ce qu’elle avait de trop en cette qualité. Madame conclut en disant que des occupations spéciales et l’étude de la philosophie naturelle, qui la réclamaient, nécessitaient la suspension momentanée des représentations mimiques. Cette déclaration positive, fruit de sa mauvaise humeur, et puis la mort d’un parent de la famille, changèrent toutes les habitudes de la maison. — Ce vieillard était bien l’un des originaux les plus plaisants que j’aie rencontrés.

MOI.

Comment cela ?

BERGANZA.

Il était homme de condition ; et parce qu’il savait un peu griffonner avec le crayon et racler un peu sur le violon, ses nobles parents lui avaient persuadé dès sa jeunesse qu’il était plein d’aptitude pour les beaux-arts. Il avait fini par le croire, et à force de l’entendre lui-même développer hardiment ses prétentions à ce sujet, le plus grand nombre en était venu