Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/242

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d’être averti sans cesse des dispositions du cœur et des desirs de ses sujets ? S’il est tout-puissant, comment seroit-il flatté de leurs hommages, de leurs soumissions réitérées, de l’anéantissement où ils se mettent à ses pieds ?

En un mot, la priere suppose un dieu capricieux, qui manque de mémoire, qui est sensible à la louange, qui est flatté de voir ses sujets humiliés devant lui, qui est jaloux de recevoir, à chaque instant, des marques réitérées de leur soumission.

Ces idées, empruntées des princes de la terre, peuvent-elles bien s’appliquer à un être tout-puissant, qui n’a créé l’univers que pour l’homme, et qui ne veut que son bonheur ? Peut-on supposer, qu’un être tout-puissant, sans égal et sans rivaux, soit jaloux de sa gloire ? Est-il une gloire pour un être à qui rien ne peut être comparé ? Les chrétiens ne voyent-ils pas, qu’en voulant exalter et honorer leur