Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/251

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ble, & s’ils l’en jugent digne, ils le réconcilient ensuite avec la Divinité, qui, sur l’ordre de son ministre, lui remet les péchés dont il s’étoit souillé. Les sectes chrétiennes, qui admettent cette pratique, nous la vantent comme un frein très-utile aux mœurs, et très-propre à contenir les passions des hommes ; mais l’expérience nous prouve, que les pays, où cet usage est le plus fidélement observé, loin d’avoir des mœurs plus pures que les autres, en ont de plus dissolues. Ces expiations si faciles ne font qu’enhardir au crime. La vie des chrétiens est un cercle de déréglemens & de confessions périodiques ; le sacerdoce profite seul de cet usage, qui le met à portée d’exercer un empire absolu sur les consciences des hommes. Quelle doit être la puissance d’un ordre d’hommes, qui ouvrent et ferment à leur gré les portes du ciel, qui ont les secrets des familles, qui peuvent à volonté allumer le fanatisme dans les esprits !