Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/26

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retraite. Quel bien réſulte-t’il pour la ſociété de ces pratiques, que l’on peut obſerver, ſans avoir l’ombre de la vertu ? Si des mœurs de cette eſpéce conduiſent au ciel, elles ſont très inutiles à la terre. Si ce ſont là des vertus, il faut convenir que ſans religion l’on n’a point de vertus. Mais, d’un autre côté, on peut obſerver fidélement tout ce que le chriſtianiſme recommande, ſans avoir aucune des vertus que la raiſon nous montre comme néceſſaires au ſoutien des ſociétés politiques.

Il faut donc bien diſtinguer la morale religieuſe de la morale politique : la premiere fait des ſaints, l’autre des citoyens ; l’une fait des hommes inutiles ou même nuiſibles au monde, l’autre doit avoir pour objet de former à la ſociété des membres utiles, actifs, capables de la ſervir, qui rempliſſent les devoirs d’époux, de peres, d’amis, d’aſſociés, quelques ſoient d’ailleurs