Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/270

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de, qui regarde les richesses comme nuisibles, qui prêche un dieu pauvre, qui recommande l’abjection d’ame et la mortification des sens ? C’est, sans doute, pour obliger les peuples à pratiquer ces maximes, que le sacerdoce, dans plusieurs états Chrétiens, s’est emparé de la plus grande partie des richesses, et vit dans la splendeur, tandis que le reste des citoyens fait son salut dans la misére[1].

  1. Pour peu qu’on veuille calculer, on verra qu’en Italie, en Espagne, en Portugal, en Allemagne, les revenus ecclésiastiques doivent excéder, non seulement ceux des Souverains, mais encore ceux du reste des citoyens. On prétend que l’Espagne seule renferme plus de cinq cens mille prêtres, qui jouissent de revenus immenses.
    Assurément, le Roi d’Espagne n’a pas le sixième de ces revenus pour défendre l’Etat. Si les moines & les prêtres sont nécessaires à un pays, il faut convenir que le ciel lui fait payer bien chérement des prieres. L’expulsion des Maures a ruiné l’Espagne ; il n’y a que l’extinc-