Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/291

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hommes ont donné par surprise, ou par imprudence ; les nations, détrompées de leurs préjugés, pourroient un jour réclamer contre des donations extorquées par la crainte, ou surprises par l’imposture. Les prêtres sentirent tous ces inconvéniens ; ils prétendirent donc qu’ils ne tenoient que de Dieu seul ce que les hommes leur avoient accordé, et par un miracle surprenant, on les en crut sur leur parole[1].

  1. Les droits divins des prêtres, ou les immunités ecclésiastiques, datent de très-loin. Isis, qui étoit une déesse, donna aux prêtres d’Egypte un tiers de son royaume, pour les engager à rendre les honneurs divins à Osiris son époux, après sa mort. Voyez Diod. de Sicile, liv II.ch.I. Les prêtres Egyptiens ont toujours au moins joui des dixmes, & furent exempts de toutes les charges publiques. Moïse, qui étoit un Egyptien, & de la tribu de Lévi, ainsi que le Dieu des Juifs, ne paroissent occupés que du soin de faire subsister les prêtres, à l’aide des sacrifices & des dixmes qu’ils leur assignent. Les prêtres