Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/320

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l’inutilité, les vices et le crime, et bientôt leurs états se rempliront de citoyens utiles, qui sentiront que leur propre intérêt les invite à servir la patrie, à la défendre, à chérir le souverain, qui sera l’instrument de sa félicité ; ils n’auront besoin, ni de révélation, ni de mystères, ni de paradis, ni d’enfer, pour remplir leurs devoirs.

La morale sera toujours vaine, si elle n’est appuyée par l’autorité suprême. C’est le souverain qui doit être le souverain pontife de son peuple ; c’est à lui seul qu’il appartient d’enseigner la morale, d’inviter à la vertu, de forcer à la justice, de donner de bons exemples, de réprimer les abus et les vices. Il affoiblit sa puissance, dès qu’il permet qu’il s’élève, dans ses états, une puissance, dont les intérêts sont divisés des siens, dont la morale n’a rien de commun avec celle qui est nécessaire à ses sujets, dont les princi-