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plira les promeſſes flateuſes qu’elle nous fait pour un autre. Nos devoirs, envers le Dieu que nous regardons comme le maître de nos deſtinées, ne peuvent être fondés que ſur les biens que nous en attendons, ou ſur les maux que nous craignons de ſa part : il eſt donc néceſſaire que l’homme examine les motifs de ſes eſpérances & de ſes craintes ; il doit, pour cet effet, conſulter l’expérience & la raiſon, qui ſeules peuvent le guider ici bas ; par les avantages que la religion lui procure dans le monde viſible qu’il habite, il pourra juger de la réalité de ceux qu’elle lui fait eſpérer dans un monde inviſible, vers lequel elle lui ordonne de tourner ſes regards.

Les hommes, pour la plûpart, ne tiennent à leur religion que par habitude ; ils n’ont jamais examiné ſérieuſement les raiſons qui les y attachent, les motifs de leur conduite, les fon-