tutions dans leſquelles un examen plus mûr leur montreroit la ſource de la plûpart de leurs maux. L’autorité vient encore à l’appui des préjugés des hommes, elle leur défend l’examen, elle les force à l’ignorance, elle ſe tient toujours prête à punir quiconque tenteroit de les déſabuſer.
Ne ſoyons donc point ſurpris, ſi nous voyons l’erreur preſque identifiée avec la race humaine ; tout ſemble concourir à éterniſer ſon aveuglement ; toutes les forces ſe réuniſſent pour lui cacher la vérité : les tyrans la déteſtent & l’oppriment, parce qu’elle oſe diſcuter leurs titres injuſtes & chimériques ; le ſacerdoce la décrie, parce qu’elle met au néant ſes prétentions faſtueuſes ; l’ignorance, l’inertie, & les paſſions des peuples, les rendent complices de ceux qui ſe trouvent intéreſſés à les aveugler, pour les tenir ſous le joug, & pour tirer parti
de leurs infortunes : par-là, les nations