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CHAPITRE XI.

Du systême de la liberté de l’homme.

Ceux qui ont prétendu que l’ame étoit distinguée du corps, étoit immatérielle, tiroit ses idées de son propre fond, agissoit par elle-même & sans le secours des objets extérieurs ; par une suite de leur systême l’ont affranchie des loix physiques suivant lesquelles tous les êtres que nous connoissons sont obligés d’agir. Ils ont cru que cette ame étoit maîtresse de son sort, pouvoit régler ses propres opérations, déterminer ses volontés par sa propre énergie, en un mot ils ont prétendu que l’homme étoit libre.

Nous avons déjà suffisamment prouvé que cette ame n’étoit que le corps envisagé relativement à quelques-unes de ses fonctions plus cachées que les autres. Nous avons montré que cette ame, quand même on la supposeroit immatérielle, étoit perpétuellement modifiée conjointement avec ce corps, soumise à tous ses mouvemens sans lesquels elle resteroit inerte & morte ; parconséquent elle est soumise à l’influence des causes matérielles & physiques qui remuent ce corps, dont la façon d’être, soit habituelle soit passagere, dépend des élémens matériels qui forment son tissu, qui constituent son tempérament, qui entrent en lui par la voie des alimens, qui le pénètrent & l’entourent. Nous avons expliqué d’une maniere purement physique & naturelle le méchanis-