Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/325

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de ses suites. La crainte de la mort ne fera jamais que des lâches ; la crainte de ses suites prétendues ne fera que des fanatiques ou de pieux mélancoliques, inutiles pour eux-mêmes & pour les autres. La mort est une ressource qu’il ne faut point ôter à la vertu opprimée que l’injustice des hommes réduit souvent au désespoir. Si les hommes craignoient moins la mort, ils ne seroient ni esclaves ni superstitieux. La vérité trouveroit des défenseurs plus zélés, les droits de l’homme seroient plus hardiment soutenus, les erreurs seroient plus fortement combattues, & la tyrannie seroit à jamais bannie des nations ; la lâcheté la nourrit & la crainte la perpétue. En un mot les hommes ne peuvent être ni contens ni heureux tant que leurs opinions les forceront de trembler.