Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/384

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tes crimes : n’es-tu pas déja cruellement puni ? Tes folies, tes habitudes honteuses, tes débauches n’endommagent-elles pas ta santé ? Ne traînes-tu pas dans le dégoût une vie fatiguée de tes excès ? L’ennui ne te punit-il pas de tes passions assouvies ? La vigueur & la gaieté n’ont-elles point déjà fait place à la foiblesse, aux infirmités, aux regrets ? Tes vices chaque jour ne creusent-ils pas le tombeau pour toi ? Toutes les fois que tu t’es souillé de quelque crime as-tu bien sans frayeur osé rentrer en toi-même ? N’as-tu pas trouvé le remors, la terreur & la honte établis dans ton cœur ? N’as-tu pas redouté les regards de tes semblables ? N’as-tu pas tremblé tout seul, & sans cesse appréhendé que la terrible vérité ne dévoilât tes forfaits ténébreux ? Ne crains donc plus l’avenir, il mettra fin aux tourmens mérités que tu t’infliges à toi-même ; la mort en délivrant la terre d’un fardeau incommode, te délivrera de toi, de ton plus cruel ennemi.

Fin de la Premiere Partie.