Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 1.djvu/90

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gne qu’il doit décrire ; c’est elle qui élabore & combine les élémens dont il doit être composé ; c’est elle qui lui donne son être, sa tendance, sa façon particulière d’agir ; c’est elle qui le développe, qui l’accroît, qui le conserve pour un tems, pendant lequel il est forcé de remplir sa tâche ; c’est elle qui place sur son chemin les objets & les événemens qui le modifient d’une façon tantôt agréable & tantôt nuisible pour lui. C’est elle qui lui donnant le sentiment, le met à portée de choisir les objets & de prendre les moyens les plus propres à se conserver ; c’est elle qui lorsqu’il a fourni sa carrière, le conduit à sa perte & lui fait ainsi subir une loi générale & constante dont rien n’est exempté. C’est ainsi que le mouvement fait naître l’homme, le soutient quelque tems & enfin le détruit, ou l’oblige de rentrer dans le sein d’une nature, qui bientôt le reproduira épars sous une infinité de formes nouvelles, dont chacune de ses parties parcourera de même les différens périodes aussi nécessairement que le tout avoit parcouru ceux de son existence précédente.

Les êtres de l’espece humaine sont, ainsi que tous les autres, susceptibles de deux sortes de mouvemens ; les uns sont des mouvemens de masse par lesquels le corps entier ou quelques-unes de ses parties sont visiblement transférées d’un lieu dans un autre ; les autres sont des mouvemens internes & cachés, dont quelques-uns sont sensibles pour nous tandis que d’autres se font à notre insçu & ne se font deviner que par les effets qu’ils produisent au dehors. Dans une machine très composée, formée par la combinaison d’un grand nombre de matieres, variées pour les propriétés, pour les proportions, pour les façons d’agir, les