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LA MONTAGNE-NOIRE

YAMINA, plus près, presque dans ses bras.

Ne sens-tu pas l’ardeur du souffle qui te frôle ?
N’as-tu donc pas vu mon épaule
Blanche, sous mes fauves cheveux ?
Et mon regard tout plein d’aveux,
Et ma taille souple, et si frêle,
Que ta force pourrait briser,
Et ma lèvre où rougit l’espoir de ton baiser ?

Elle lui met ses bras autour du cou, lentement, en le regardant dans les yeux.

Ô Mirko, ne suis-je point belle ?

MIRKO, la saisissant.

Oui, je t’aime, je t’aime ! Ô femme, ta beauté
Brûle mon sang et ma pensée.

YAMINA, dans ses bras.

Je t’appartiens !

MIRKO.

Je t’appartiens ! Ô joie ardente, ô volupté
De te tenir enfin dans mes bras enlacée !

YAMINA.

Mirko !

MIRKO.

Que de nuits, que de jours,
J’ai supporté l’ineffable martyre !
Tes cheveux blonds et lourds,
Et ton rouge sourire,
Ô belle, et ton sein qui m’attire,
Les désirer encor, les désirer toujours,
Sans pouvoir te le dire !
Je t’aime ! Ô femme, ta beauté