Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/172

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Et Akhilleus aux pieds rapides lui répondit :

— Divin Aias Télamônien, prince des peuples, ce que tu as dit est sage, mais mon cœur se gonfle de colère quand je songe à l’Atréide qui m’a outragé au milieu des Danaens, comme il eût fait d’un misérable. Allez donc, et rapportez votre message. Je ne me soucierai plus de la guerre sanglante avant que le divin Hektôr, le fils du brave Priamos, ne soit parvenu jusqu’aux tentes et aux nefs des Myrmidones, après avoir massacré les Argiens et incendié leurs nefs. C’est devant ma tente et ma nef noire que je repousserai le furieux Hektôr loin de la mêlée.

Il parla ainsi. Et chacun, ayant saisi une coupe profonde, fit ses libations, et ils s’en retournèrent vers les nefs, et Odysseus les conduisait.

Et Patroklos commanda à ses compagnons et aux servantes de préparer promptement le lit épais de Phoinix. Et, lui obéissant, elles préparèrent le lit, comme il l’avait commandé. Et elles le firent de peaux de brebis, de couvertures et de fins tissus de lin. Et le vieillard se coucha, en attendant la divine Éôs. Et Akhilleus se coucha dans le fond de la tente bien construite, et, auprès de lui, se coucha une femme qu’il avait amenée de Lesbos, la fille de Phorbas, Diomèda aux belles joues. Et Patroklos se coucha dans une autre partie de la tente, et, auprès de lui, se coucha la belle Iphis que lui avait donnée le divin Akhilleus quand il prit la haute Skyros, citadelle d’Ényeus.

Et, les Envoyés étant arrivés aux tentes de l’Atréide, les fils des Akhaiens, leur offrant des coupes d’or, s’empressèrent autour d’eux, et ils les interrogeaient. Et, le premier, le roi des hommes, Agamemnôn, les interrogea ainsi :

— Dis-moi, Odysseus, très-digne de louanges, illustre gloire des Akhaiens, veut-il défendre les nefs de la flamme