Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Des deux médecins, Podaleirios et Makhaôn, l’un, je pense, est dans sa tente, blessé lui-même et manquant de médecins, et l’autre soutient dans la plaine le dur combat contre les Troiens.

Et le robuste fils de Ménoitios lui répondit :

— Héros Eurypylos, comment finiront ces choses, et que ferons-nous ? Je vais répéter à Akhilleus les paroles du cavalier Gérennien Nestôr, rempart des Akhaiens ; mais, cependant, je ne t’abandonnerai pas dans ta détresse.

Il parla ainsi, et, le soutenant contre sa poitrine, il conduisit le prince des peuples jusque dans sa tente. Et le serviteur d’Eurypylos, en le voyant, prépara un lit de peaux de bœuf ; et le héros s’y coucha ; et le Ménoitiade, à l’aide d’un couteau, retira de la cuisse le trait acerbe et aigu, lava le sang noir avec de l’eau tiède, et, de ses mains, exprima dans la plaie le suc d’une racine amère qui adoucissait et calmait. Et toutes les douleurs du héros disparurent, et la blessure se ferma, et le sang cessa de couler.