Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/255

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les hauteurs, et les Akhaiens se réjouirent de cet augure. Et l’illustre Hektôr lui répondit :

— Aias, orgueilleux et insensé, qu’as-tu dit ? Plût aux Dieux que je fusse le fils de Zeus tempêtueux, et que la vénérable Hèrè m’eût enfanté, aussi vrai que ce jour sera fatal aux Argiens, et que tu tomberas toi-même, si tu oses attendre ma longue lance qui déchirera ton corps délicat, et que tu rassasieras les chiens d’Ilios et les oiseaux carnassiers de ta graisse et de ta chair, auprès des nefs des Akhaiens !

Ayant ainsi parlé, il se rua en avant, et ses compagnons le suivirent avec une immense clameur que l’armée répéta par derrière. Et les Argiens, se souvenant de leur vigueur, répondirent par d’autres cris, et la clameur des deux peuples monta jusque dans l’aithèr, parmi les splendeurs de Zeus.