Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/260

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champ de bataille, bien que blessés, loin des traits, afin que nous ne recevions pas blessure sur blessure ; mais animons et excitons les Akhaiens qui déjà se lassent et cessent de combattre courageusement.

Il parla ainsi, et ils l’écoutèrent volontiers et lui obéirent. Et le Roi des hommes, Agamemnôn, les précédait. Et l’Illustre qui ébranle la terre les vit et vint à eux sous la forme d’un vieillard. Il prit la main droite de l’Atréide Agamemnôn, et il lui dit : — Atréide, maintenant le cœur féroce d’Akhilleus se réjouit dans sa poitrine, en voyant la fuite et le carnage des Akhaiens. Il a perdu l’esprit. Qu’un Dieu lui rende autant de honte ! Tous les Dieux heureux ne sont point irrités contre toi. Les princes et les chefs des Troiens empliront encore la plaine de poussière, et tu les verras fuir vers leur Ville, loin des nefs et des tentes.

Ayant ainsi parlé, il se précipita vers la plaine en poussant un grand cri, tel que celui que neuf ou dix mille hommes qui se ruent au combat pourraient pousser de leurs poitrines. Tel fut le cri du Roi qui ébranle la terre. Et il versa la force dans le cœur des Akhaiens, avec le désir de guerroyer et de combattre.

Hèrè regardait, assise sur un trône d’or, au sommet de l’Olympos, et elle reconnut aussitôt son frère qui s’agitait dans la glorieuse bataille, et elle se réjouit dans son cœur. Et elle vit Zeus assis au faîte de l’Ida où naissent les sources, et il lui était odieux. Aussitôt, la vénérable Hèrè aux yeux de bœuf songea au moyen de tromper Zeus tempêtueux, et ceci lui sembla meilleur d’aller le trouver sur l’Ida, pour exciter en lui le désir amoureux de sa beauté, afin qu’un doux et profond sommeil fermât ses paupières et obscurcît ses pensées.

Et elle entra dans la chambre nuptiale que son fils bien-aimé Hèphaistos avait faite. Et il avait adapté aux portes