Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/145

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Entens à moy. Octroye la demande,
Que de bon cueur ton ſervant te demande.
S’il eſt ainſi qu’à Tidëus mon Pere,
Et à ſon Filz, tu as eſte proſpere
Souventeſfois aux belliques effortz,
Contre ennemys dommageables & ſortz :
Ie te ſupply me vouloir ſecourir
À ceſte fois que je face mourir
Ce grand venteur, qui tant ſe glorifie
M’avoir bleſſé, & qui defia ſe fie
(Appercevant couler mon ſang vermeil)
Que jamais plus ne verray le Souleil.
    Ceſte oraiſon par le Grec prononcée,
Fut de Minerve ouye & exaulcée :
Si vint à luy, & ſoubdain le renforce,
En luy donant aux membres double force.
Apres luy dict. Va maintenant combatre
Plus hardiment, & ne te fains d’abbatre
Tes ennemys : Car la vaillance extreme
De ton feu Pere, eſt ores en toy meſme.
Oultre cela je t’ay oſté la Nue
Devant tes yeulx ſi longuement tenue :
À celle fin que tu cognoiſſes mieulx
En bataillant les Hommes & les Dieux.
Mais garde toy ſi nul Dieu ſe preſente
Encontre toy, que ta main ne conſente
De l’oultrager Si ce n’eſt que la belle
Venus y vint : lors monſtre toy rebelle,
Faiſant ſentir, ſi tu peux la rudeſſe
De ton fort bras à la molle Deeſſe.
    Diſant ces motz, Minerve le laiſſa
Tout courageux : Adonc il ſ’avanca