Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Vous ſentirez cheoir ſur voſtre perſone
Le Fouldre ardent, duquel l’Eſclere & Tonne.
Dont vous fauldra en terre ſejourner,
N’ayant moyen d’icy plus retourner;
Voz Chariotz & Chevaulx ateſlez,
Eſtant du coup deſpecez & bruſlez.
    Celle oraiſon feit Minerve frémir
De chaulde Rage, & dans le cueur gémir :
Qui touteſfois porta tres bien ſon Ire
Sans faire bruyt. Mais lors Iuno va dire.
Ô Dieu faſcheux Iuppiter, quel propos
Eſt ceiluy cy ? Nous ſommes tes Suppoſtz,
On le ſcait bienrta Force ne receoit
Comparaiſon de puiſſance qui ſoit.
Or ſi l’on veult les Gregeois conſoler,
Cela n’eſt pas contre toy rebeller.
C eil la pitié qui à ce nous invite,
Voyans perir ſi puiſſant Exercite.
    Lors Iuppiter luy reſpond. Ne te trouble
De leur grand Perte, ilz en auront au double
Demain matin, ie veulx eſtre moyen
Au fort Hector Chef du Peuple Troien,
De les occire, & jamais ne ceſſer
De les abbatre & de les repouſſer,
Iuſques à tant que tous ſoient retirez
Prés des Vaiſſeaulx demy deſeſperez,
Combatans la, enfermez & reclus,
Tout à l’entour du Corps de Patroclus
Qu’il occira, dont Achillés attainct
D’aigre douleur, voyant l’Amy extainct :
S’enflammera & viendra à grand cours
Pour le venger, & leur donner ſecours.