Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/11

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AU LECTEUR DÉBONNAIRE


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Lecteur, prénom oblige : or, m’appelant Ulysse,
J’ai traduit l’Odyssée encore vers par vers.
Mais pour m’y préparer avec peine et délice,
Pendant trente-sept ans j’arpentai l’univers.

Volontaire d’abord dans notre ancienne armée,
Presque au sortir des bancs du classique Rodez,
Je concourus joyeux au siège de Crimée,
Narguant, le sabre en main, les fourches de l’Hadès.

À l’aller, au retour, de la crête des vagues,
Mes yeux émerveillés contemplaient Ténédos,
Et le tombeau d’Achille, et les horizons vagues
Où trônait l’Ilion qu’embla le roi d’Argos.

Devant moi se dressait, comme au soir de l’attaque,
Le cheval d’Épéus, vomissant de son bois
Les héros entassés par le grand chef d’Ithaque,
Pour fondre sur Hélène et Priam aux abois.