Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’ouvrage, » — le Monsieur répondait toujours : « Je n’ai pas le temps d’écouter votre récit, mais, si vous êtes méritant, il y a nombre de sociétés charitables qui vous aideront. » — Et il n’en voulait pas entendre davantage. Mais vous, n’avez-vous pas mieux réussi ? »

— « Non, » répondit tristement Catherine ; « mais il a fait une si vilaine journée ! les gens n’aiment pas qu’on les ennuie… Volontiers je croirais que, si le soleil avait brillé, ils se seraient sentis plus disposés à écouter. — Que je suis fatiguée ! » Elle poussa involontairement cette exclamation au moment même où ils approchaient d’un lieu splendidement éclairé, appelé le Palais de la Boisson.

— « Ah ! nous ferions bien d’entrer là, » dit Thomas ; « voilà le seul gîte où l’on peut avoir chaud ; quant à l’endroit où il nous faudra dormir cette nuit, je suis bien sûr d’une chose, c’est de l’ignorer. »

« Catherine grelottait, mais l’idée de franchir le seuil du palais lui faisait horreur : « Il paraît très-brillant, » dit-elle ; « mais, vous le savez comme moi, Tom, conduit à la ruine. Éloignons-nous de la tentation. » Elle venait à peine de parler, qu’un homme, qu’ils n’avaient point remarqué, mais qui s’était mis à les observer, vint droit à eux et leur dit : « Eh bien !