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satires.

avec de l’argent emprunté, il répondra qu’il ne veut point passer pour un avare et un petit esprit. Il est loué par les uns et blâmé par les autres.

Fufidius craint la réputation de débauché et de fripon, et il est riche en fonds de terre et en argent placé à usure. Il exige cinq fois l’intérêt du capital, et plus le débiteur est sans ressource, plus âprement il le presse. Il recherche les signatures des débutants qui viennent de prendre la robe virile et ont des pères rigides, — « Très-grand Jupiter ! » s’écrie aussitôt chacun de ceux qui m’écoutent, « mais il dépense en raison de ce qu’il gagne ! » Vous ne sauriez croire combien peu il est son propre ami. C’est à ce point que ce père, que la comédie de Térentius fait vivre si malheureux d’avoir chassé son fils, ne se tourmente pas plus cruellement. Si quelqu’un, maintenant, demande où tout cela tend, voici : les imbéciles évitent un mal pour se jeter dans le mal contraire. Malthinus se