Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Se couronnant ainsi d’une olive facile.
       Aucuns, en l’honneur de Junon,
Peindront hippique Argos, Mycènes fortunée.
       Moi, ce qui capte mes esprits
Plus que Sparte et ses mœurs, Larisse et ses épis,
       Ce sont les échos d’Albunée,
L’Anio bondissant, et le bois de Tibur
       Riche en vergers, en arrosages.
Souvent le blanc Notus écarte les orages ;
       Il sait créer un ciel plus pur.
Plancus, souviens-toi donc de noyer, par sagesse
       Les chagrins, les amers travaux,
Dans des flots de vin doux, que nos brillants drapeaux
       Te retiennent, ou l’ombre épaisse
De ton coin Tiburtin. Quand Teucer exilé
       Fuyait son père et Salamine,
De tremble ornant son front qu’Évius illumine,
       Il dit à son camp désolé :
« Fils, partout où le Sort, moins cruel que mon père,
       Nous poussera, nous irons tous.
Teucer auspice et chef, rien n’est perdu pour vous,
       Car Phébus l’a promis, sincère,
Une autre Salamine à nos yeux surgira.
       Hommes forts, qui, sous ma conduite,
Avez vu pis, buvez ! la tristesse est proscrite :
       Demain au large on voguera ! »