Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/160

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Voilà dans tous les cœurs une nouvelle audace :
On s’attaque ; on se mêle ; on porte mille morts :
Mais, trompette et tambour bien-tôt sont inutiles.
Le camp des lords étoit plein de héros.
C’étoit autant d’Ajax ; c’étoit autant d’Achilles ;
La commune effrayée enfin tourna le dos.
Derriere leur buisson, on prend l’asne et le liévre
Embarassé de son tambour.
Nos deux poltrons ont déja la fiévre.
Leur supplice, dit-on, va finir ce grand jour :
Ils ont beau, pour obtenir grace,
Alléguer aux vainqueurs qu’ils n’étoient point soldats :
Qu’ils n’ont porté nul coup, ni même fait un pas,
Oüi ; mais des révoltés vous excitiez l’audace ;
Poltrons séditieux, vous n’échapperez pas.
C’étoit à mon avis bien décider l’affaire.
Aider au mal, c’est autant que le faire.