Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Sera notre roi. Taupe. Ils y consentent tous.
Pierres volent soudain. Chacun veut la victoire.
L’enfant n’est il pas homme ? Il aime aussi la gloire.
Bien-tôt tout le marais est couvert de cailloux ;
Et grenoüilles pour fuir n’ont pas assez de trous.
L’une a dans le moment l’épaule fracassée ;
L’autre se plaint d’une côte enfoncée ;
Celle-ci, comme eût dit le chantre d’Ilion,
Reçoit une contusion
Dans l’endroit où le col se joint à la poitrine ;
Celle-là meurt d’un grand coup sur l’échine.
Enfin la plus brave de là
Leve la tête, et dit : messieurs, holà ;
De grace allez plus loin contenter votre envie ;
Choisissez-vous un maître à quelque jeu plus doux,
Ceci n’est pas un jeu pour nous ;
Vos plaisirs nous coûtent la vie.
Rois, serons-nous toûjours des grenoüilles pour vous ?