Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/71

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Je me tairai ; mais est-il juste aussi
Que jusques-là je me force à te plaire
Sans en avoir un granmerci ?
Eh bien ! Que voulez-vous ? Concluons. Le voici.
Apollon m’a dicté cent fables,
Que je consacre au jeune roi ;
Utiles ; on le dit. Pour les rendre agréables,
Il faut cent estampes, je croi.
C’est pour Louis, il les faut belles.
Finissons ; que coûteront-elles ?
Deux mille écus. Or, voilà bien de quoi :
Pour ne te pas louer c’est bien mince salaire ;
Prince, j’y perds en bonne foi,
Mais je vois bien qu’il faut tout faire
Pour avoir la paix avec toi.
De mes récits, de ma morale
Veux-tu voir un échantillon ?
Il étoit un jour un aiglon,
Orphelin de race royale,
Ayant à soutenir la gloire d’un grand nom.
On lui disoit : croissez ; que les années
Hâtent vos grandes destinées.
Vous êtes le roi des oiseaux.
C’est à vous de donner ou la paix ou la guerre ;
Et Jupiter vous compte entre ses commensaux ;
Vous devez porter son tonnerre,