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LE MANOIR

CHAPITRE XIX

L’ASTROLOGUE


Ouvrant la fenêtre de sa chambre, l’intendant considéra les étoiles avec attention. La nuit était fraîche et claire.

Je n’eus jamais plus grand besoin, se dit-il, de l’assistance des constellations célestes, car mon chemin sur la terre est obscur et embarrassé.

Après avoir retiré de sa cassette un parchemin sur lequel étaient tracés des signes planétaires et l’avoir examiné pendant quelque temps, il ouvrit la porte de sa chambre et appela Deschesnaux. Celui-ci ayant répondu à l’appel, il lui dit de faire entrer Théodorus. Un instant après ce dernier était dans la chambre de l’intendant.

C’était un homme de petite taille qui paraissait très vieux. Sa chevelure était blanche, ainsi que sa longue barbe. Ses sourcils épais ombrageaient des yeux noirs et vifs, dont l’expression maligne avait quelque chose de farouche. Ses manières ne manquaient pas d’une certaine dignité, et il paraissait parfaitement à l’aise avec l’intendant du roi. Celui-ci entama la conversation :

— Vous vous êtes donc trompé dans vos pronostics, Théodorus, puisque celui que vous savez est complètement guéri. Je ne désire pas sa mort, je ne voudrais pas faire tomber un cheveu de sa tête avant le temps fixé par le Très-Haut ; mais sa mort eût enlevé un si grand obstacle dans mon chemin à l’heure présente.